Derrière le mythe de l’A831, qui paie et pour quoi ?
Face aux peurs d’enlisement du projet d’A831, nous comprenons évidemment la détresse et le besoin de certains chefs d’entreprises vendéens … Pour les entreprises du BTP, un chantier retardé est toujours un chantier en moins… soit moins d’emplois et moins de recettes… !
Nous avons déjà beaucoup écrit sur l’A831 : son coût exorbitant pour les contribuables vendéens (probablement 400 à 500 millions d’€ pour les collectivités), son inefficacité à développer le sud-vendée, comme l’avait promis l’autoroute A83 actuelle, son impact environnemental (alors que le marais poitevin vient de retrouver son statut de PNR), son incapacité à régler le vrai problème d’augmentation du trafic routier sur les départementales, et ce alors que Marans mérite et attend depuis longtemps un contournement…
Faut-il alors croire les élus et promoteurs qui haranguent « l’autoroute de l’emploi »… , et que ce seul argument vaille, quel que soit l’emploi ?
Nous pensons légitimement que l’emploi reste un objectif vital à atteindre pour le sud vendée, mais ne peut-il pas être atteint par d’autres moyens ?
Si on pousse la situation à l’absurde, au nom de l’emploi coûte que coûte, faudrait-il autoriser la construction d’une centrale nucléaire en sud-vendée ? Faudrait-il accepter de faire pousser des villes fantômes pour donner de l’emploi au BTP, comme en Espagne ? Faudrait-il rouvrir les mines de charbon de Faymoreau pour garder les anciens mineurs ?
Tout cela crée effectivement de l’emploi, ou du moins le maintient en vie… Mais à l’heure des dérèglements climatiques de plus en plus violents, alors que nos systèmes économiques et politiques sont à bout de souffle et que nous en sommes tous conscients, faut-il s’enfermer dans un modèle dépassé ?
De l’emploi, créons-en ensemble pour améliorer en plus nos quotidiens ! Dans la réparation de nos erreurs (d’aménagement, d’urbanisme, d’habitat…), nous aurons besoin des entreprises de BTP ! Dans la restauration de notre alimentation, nous aurons besoin d’agriculteurs ! Pour réduire la facture énergétique de nos bâtiments, nous aurons besoin d’artisans ! Pour produire des biens et services moins énergivores, nous aurons besoin d’ingénieurs…. S’engager sur cette voie créerait des millions d’emplois !
Enfin, pour préparer et engager nos territoires aux transitions que nous pouvons choisir ou subir, nous avons besoin de collectivités fortes et responsables : nos impôts locaux ne peuvent pas servir à une autoroute, ils doivent servir aux besoins locaux : nous aurons besoin de collèges, de lycées, de trains, de culture, d’aménagements préparant l’avenir !
Vivre mieux et dans une société « décarbonée » peut donner de l’emploi, sans qu’une deuxième autoroute ne soit nécessaire !! Pire, elle empêcherait que l’on s’engage à temps sur la bonne voie, et que nous « roulions à contre-sens » !
Tony Demeurant
Co-animateur EELV Sud Vendée